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il meurt les jambes croisées

14 janvier 2017

re

 

une serrure, une serrure,
quatre grandes parois de verre
un trou dans le coeur,
un trou dans la tête

le cadre de la pièce
deux lèvres se referment
la fin dès le début,
et, dès le début, l'inverse

la porte ne grincera jamais
si elle n'a pas été faite
pour un jour être ouverte

aussitôt dit, aussitôt fait
j'ai crée le monde
dans ce poème

ce n'est pas un don : c'est un problème

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17 mars 2015

dans un geste tragique

dans un geste tragique
j'ai tué tout
je me suis blessé
j'ai renversé la table, larme, lave, sucre,
sabre

je vais parler et mes mots te feront taire
je vais me taire et mon silence te fera parler
tirer la corde ne me brûle plus les paumes
et l'amour a un visage qui me déforme

 

je me sentirai toujours coupable 
j'aurai toujours tort
je ne me justifierai jamais assez
d'être là, d'avoir un corps

ma réaction est de ne plus jamais écrire ici
je me sens piégé et moqué et
pire
par quelqu'un que j'attire

8 février 2015

masché

un beau lieu commun
nous nous cachons
les yeux avec les mains

en attendant

un écho dans le silence
un dos où poser l'épaule
des ailes

on attend

un banc sur la plaine
assis le talon sous la fesse
à faire claquer la langue
pour entendre quelque chose
à l'intérieur des paroles
mais
où se rendre 
qui n'est plus ici ?

le charme opère 
la chance arrive
le hasard mène
à d'autres vies

et les assurances, et les confiances,
et les éternités,
sont toutes aveugles

il n'y a rien que nous puissons faire
nos bras demeurent grands ouverts

et tout tout passe tout passe tout passe
passe tout passe tout passe tout passe
tout passe tout passe tout passe tout passe
tout tout passe tout passe tout passe

et c'est la plus grand consolation
dans la vie :

que tout passe
que rien ne reste
que tout ce qui naît efface
ce qui ne naît plus

31 décembre 2014

et la grande fascination pour les extrêmes

continue

la peau brûlée tue
par la crème
la peau nue
à l'intérieur
c'est un système entier
né dévoré, nu

je ne peux pas expliquer ces forêts
les nids que forment leurs branches dans ma tête
je parle des brouillards étrangers
j'ai mal à la tête et à l'univers entier

pour suivre
tes pas
il me faut
tes jambes
pour me porter
hors de moi

dehors

impossible de faire mieux que ces vers, maigres,
et de traîner dans la boue sale de leur lumière
quand je touche mon corps, je sens ses barreaux
j'ai mal aux mots comme aux dents, comme au mors

décembre

1 décembre 2014

merci

parfois tu viens
et tu reviens
comme un secret
un beau cheval

voir si j'écris
je réécris
j'efface ou si
je détruis

souvent pourtant
rien est changé
je n'ai rien fait
mais tu m'attends

je peux le dire
le re-redire
le dédire et
te le dédier

en conclusion, j'existe

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5 novembre 2014

poème de jeanne à buyl

il y a des gens beaux cernés
il y a des arbres grands et nus
j'écris le dos contre un mur
il y a des jours lents et gris

des lèvres forment ton nom
on parle de toi comme de rien
je nous vois en image
plus vivants que vivants

il y a des pavés glissants
il y a des vestes chaudes et amples
chaque matin d'automne pleut
quand l'aube ose s'appeler aube

23 octobre 2014

devenir invisiblepour se faire remarqueret ne

devenir invisible
pour se faire remarquer
et ne plus parler
pour qu'on m'entende hurler
peu à peu j'épuise
mes forces, la vie, les gens,
ils s'érodent doucement

le temps avec moi s'écoule comme du miel
il colle à mes doigts et je ne vois pas au travers
il m'étouffe et m'englue comme une toile de sommeil
un grand voile en coton qu'on me plaque sur les lèvres

mes amis sont des fantômes
mes fantômes sont des reflets
à travers ma peau, les autres,
tentent en vain d'exister

je ne sais plus comment raconter,
sans sortir de l'histoire,
parler du ciel et des odeurs
qui impregnent ma mémoire

je ne sais plus comment raconter,
ce que j'ai fait, dit, vécu,
tout se confond dans une seconde
tout se condense puis s'effondre

tout se condense et puis s'effondre

mes regrets classés dans des cahiers
des listes et des listes de regrets
des mots que je n'actualiserai jamais
des personnes dont je n'ai fait que rêver

je reste enthousiaste
je reste insatiable
je reste Nicolas

avec la haine majuscule, comme un mauvais jeu de mot,
et cette lettre, trop grande parmi les autres,
coincé dans ma gorge et au début de mon nom,
elle éclipse mon ombre pour que rien ne s'éclaire,
pour que jamais je ne comprenne en quel corps je demeure
m'émeut, me meurt, me morfond
d'un jour vivre et de l'autre mourir
ça ne veut plus

rien dire.

4 octobre 2014

jacto

JE décide quand se termine CETTE phrase,
quand se finit CE moment,
rester à la ligne est un jeu d'équilibriste et
je ne m'y tenterai pas

toujours instable le verbe tombe
coupe la tête d'un début de syntagme
suit une poignée de points ...
un souffle puis.
un espace un,
deux
point
rien.

sur une ardoise, j'ai écrit SEUL
quand je rentre dans ma chambre, c'est la première chose
à laquelle je pense et que je vois
chaque fois d'une façon différente
je ne suis jamais accompagné de
la même solitude.

quand ça me pèse, je plie,
quand ça me plait, je m'élève,
bombe le torse, il y a
le long de ma colonne
une longue tornade.

je suis le garçon
assis sur la chaise
mais aussi son ombre
mais aussi cet autre.

JE veux dire QUE et suis partial
juge et parti, mon procès
se joue dans un gobelet
où tourne deux dés
à six faces
dix-huit côtés.

27 septembre 2014

15 septembre 2014

dis-moi une chose vraie,que tu sais vraie,dont tu

dis-moi une chose vraie,
que tu sais vraie,
dont tu ne doutes plus,
jamais

la terre est ronde
comme ton orbite
qui jamais ne l'a vue

une chose lâchée tombe
mais ce poing ne lâche rien
et ne tient : rien

je pense donc tu
ne me parles plus
ne parle qu'à toi

l'oeil dans le
cercle
cerné
comme une
cible
criblé

de regards

il ne voit que des ombres et des soleils
je ne me fierai pas à la prise la plus sûre
pour gravir ce mur, beaucoup ont choisi
de devenir la pierre, moi : je l'abats

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