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il meurt les jambes croisées

13 juillet 2014

quand on me demande pourquoi souvent je réponds car

j'ai désinfecté mon ordinateur
j'ai désinfecté ma bouche
je me suis rasé le crâne
j'ai rasé les murs; rasé la table

il y a cette maison qui n'est qu'une façade
il y a derrière le grillage 2 chevaux malades
il y a des égouts à ciel ouvert dans mon ruisseau
il y a toujours moins de coquelicots dans les champs

j'ai démissionné de tout un passé
j'écris des lettres que cette fois j'enverrai
j'étudie pour personne sauf pour moi___et
je vis pour qui d'autre après toi ?

les hirondelles ont presque le ventre à terre
le ciel n'est qu'une grande et grise lumière
j'ai contourné les endroits qui comptaient vraiment
je sais que j'y retournerai, vainement

et ça fait un poème
tous ces glaires dans ma gorge
mes mains dans mes poches sont
des mouchoirs plein de morve

désolé pardon pourtant : non
matin moche midi morne soir borgne et nuit blanche 
j'ai peur du monstre dans mon lit
quand je suis étendu, calme,
je peux l'entendre respirer.




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12 juillet 2014

je veux cette chanson à mon enterrement, je veux l'entendre mort, je veux sourire sous terre

nous avons tracé un cercle au centre de la ville au centre de la carte nous sommes sortis et nous avons marché toute la journée toute la nuit nous avons tracé un cercle et sommes revenus à tous les endroits où nous avons vécu et ce voyage m'a paru aussi long et dense que la petite moitié de ma petite existence il faut dire ces derniers mois j'ai comme un poids qui ralenti quelque peu le rythme de mes pas jusqu'au bout du tracé jusqu'au bout du cercle parfait nous avons traîné comme nous le faisions sans but réel en suivant un parcours bien précis nous avons filé droit sans perdre notre itinéraire plusieurs fois tu t'es accrochée à mon bras nous avons redécouvert ces rues ces quartiers correspondant à des périodes à des années nous avons revisité ce qui nous avait appartenu détaillant ce qui avait été modifié nous étions d'abord émus puis au fur et à mesure des heures et des lieux nous avons réalisé : nous étions devenus étrangers jusqu'au bout du tracé jusqu'au bout du cercle parfait tu as dit "continuons par là" quand le soleil a commencé à percer les nuages et à brûler ma nuque nous sommes arrivés jusqu'au bout du tracé jusqu'au bout du cercle parfait tu as dit : "c'est ici" nous nous sommes assis j'étais épuisé je n'ai pas réfléchi j'ai regardé autour de moi j'ai dit "oui" j'ai posé ma tête contre ton épaule nous nous sommes assis et je n'ai rien ressenti d'autre qu'un soulagement qu'un apaisement il faut dire ces derniers mois j'ai comme un poids qui ralentit quelque peu le rythme de mes pas nous nous sommes assis je me suis endormi contre toi jusqu'au bout du tracé jusqu'au bout du cercle parfait nous nous sommes assis je me suis endormi : contre toi

12 juillet 2014

"tu ne sers à rien, continue à te bouffer l'esprit et la santé, tu le mérites, je ne suis plus triste pour toi"

guillaume, 9 juillet 2014 à 19h56

12 juillet 2014

timoré

oeilcomposé


tout timide

tout pur
renaître dans un chou
mouillé de rosée
les paupières : portes fermées
un grand calme souverrain
soudain
dans ma gorge nouée
une pierre se réveille
les insectes aussi ont un coeur
je suis le premier étonné

prépubère
bloqué
toujours
au stade pupal
je la sens
pourtant
battre sous
ma peau

tout mon corps s'inonde de sang
sinon de quoi
quand elle pousse ses pieds
sur mon ventre tendu

tout mon corps se ressent et reçoit
ses vagues de chaleur
c'est donc ça être vivant :

libellule

une contraction, une crampe

prénatal
prêt à
éclore
au stade pupal
je les sens
maintenant 
gonfler sous
ma peau

11 juillet 2014

plus noir

c'est une maladie qu'imaginent en secret
les cerveaux faibles, les cerveaux fatigués
cancer de la gorge : je ne peux plus parler
lèpre : vous ne pouvez plus me toucher
inutile de partir très loin pour être seul
mon visage est l'isoloir d'une prison
nourri, lavé, blanchi, vidé
on me visite à l'occasion
l'horizon n'a plus rien à (me) dire
je fixe en silence le plafond
sa bouche blafarde remplie de plâtre
me raconte les murs de l'hôpital
rien ne finit par se savoir
c'est mieux comme ça, à l'intérieur
chaque jour les fissures s'élargissent
je crois que les autres ne le remarquent pas
peut-être qu'eux aussi ils font semblant
je rêve parfois qu'on se ressemble

encore une fois : c'est lancinant
quelle couleur après le blanc

les tombeaux hurlent à l'intérieur
je pose ma main sur leur front froid
leurs cheveux toujours pleins de fleurs
leur nom gravé, imprononçable

je m'agenouille sur les cailloux
il pleut toujours et c'est l'hiver
qu'est-ce que je fais parmi nous
sans vous mais hanté par hier

je sais vos corps sous les graviers
sous les racines les plus profondes
dépourvu de lèvres et de regret
je vous envie mais avec honte

et je vous cherche comme je vous chasse
je n'ai jamais eu la solution
mes mains sont les branches des arbres
j'ai menti pendant tout ce temps

oublier le présent pour vous retrouver vivants
à nouveau à mes côtés à mes dépends
sacrifier tout et n'avoir plus rien
à donner à vendre ou à reprendre

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10 juillet 2014

"c'était drôle ce visage il poussait lentement

"c'était drôle ce visage il poussait lentement par-dessus l'autre jusqu'à ce qu'un jour on regarde et la personne qu'on connaissait avait disparu; à la place y avait une moitié de fantôme assis là qui ne pouvait dire qu'une chose : toutes les belles choses de ce monde sont des mensonges."

"le garçon boucher" patrick mccabe

10 juillet 2014

souffre-douleur

je ne sais plus l'heure que toutes les horloges prétendent connaître
il y a le même brouillard sur ma peau et dans l'herbe
la radio parle seule, comme moi peut-être
j'ai vu une toile brodée de perles

l'odeur de la jeunesse dans une mercedes grise
portières fermées 30€ par la fenêtre glisse

le sol que je fixe avance sous mes pieds
je n'ai pas la sensation d'aller vers pas même celle de bouger
je regrette la vitesse et vos bouches et le sexe
tout revivre, tout dédire et tout détruire
je sais ce que j'ai fait et je mérite pire

je voudrais louer un livre, téléphoner à quelqu'un
mais tout est interdit et pourtant négociable
même punir ils n'y arrivent pas

parfois je me dis très sérieusement
que ma mère n'a jamais accouché mais qu'elle a chié
je suis cet échec cuisant coulant le long de ses cuisses
je ne passe pas par la cuvette parfois même je crie
comme une craie qui pleure sur un tableau
ma vie à l'école, sur un banc, près de l'eau
ce qu'on attend de moi a beaucoup de retard
il n'arrivera jamais murmure-t-on dans la gare
tout le monde fixe sa montre qui n'indique pas la même heure
je suis infiniment absent et peut-être pour toujours

7 juillet 2014

j'ai retrouvé mes carnets

il y a ces heures vides, terribles, qui emplissent la tête de silence comme on bourrerait une bouche de sable
il y a ces heures qui vous serrent le cou, qui vous bloquent le souffle
il y a ces heures d'inertie lourde et d'asphixie lente
ces heures floues qui rongent le temps
il y a ces heures, toutes ces heures,


où je voudrais mourir

une main caresse une nuque, le pouce remonte et se cale près de la glotte - déglutition - les autres doigts suivent et bientôt c'est la mâchoire qui est prise d'assaut. en poussant sur l'index, on peut sentir une rangée de dents, parfaits la peau est douce comme une pêche d'andalousie. et la main, cette étrange araignée de chaire, continue son ascension. ici naît le nez et son arrête tranchante, dangereuse. les narines palpitent encore quand deux doigts soudain les pincent. le pouce et puis ... l'annulaire. la main grimpe jusqu'aux yeux, deux points d'eau bordés de roseaux. le soir tombe et les paupières se ferment. l'auriculaire écrase une grosse larme ronde avant de s'enfoncer, avec ses frères, dans une jungle de cheveux. 

j'ai embrassé tes plaies jusqu'à en avoir la bouche couverte de sang, et maintenant ? j'ai oublié de dormir pour regarder tes cheveux encore dans le vent, et maintenant ? j'ai soufflé doucement sur tes beaux cils blonds, et maintenant ? j'ai tué les oiseaux, le ciel et la mer pour t'offrir le silence, et maintenant ? j'ai retenu mon souffle et mes larmes, j'ai attendu, attendu, attendu, et maintenant ? 

3 juillet 2014

satis

cette année
je ne tire pas de bilan
sur ma liste rien n'est rayé
des constats cependant
une liste sans cesse (re)créée

nous avons fait
des choses dont nous pouvons être fiers

des voix enregistrés
sur des musiques qui s'ennuyaient
sûrement quelques part sur internet
sûrement quelque part oubliées

des textes écrits et criés
chuchotés et froissés
nos muscles froids après
et nos machoires usées
fières

on aurait pu :
- fumer plus, fumer encore, des centaines de cigarette et de joints
- rester assis dans le noir, à pleurer, sans fixer rien sauf un mur vide
- s'affamer pour avoir faim puis manger sans appétit
- dans le lit face au plafond revivre sa vie d'une autre façon
- ne pas prendre d'initative, attendre que le jour s'écrase face à la nuit
- s'inscrire sur tinder grindr instagram snapchat vine
- certes réussir mieux, faire d'avantage, voir des gens voire plus

à la place :



3 juillet 2014

2008

...

assez des pressions quotidiennes assez dépressions à la chaîne assez surplus d'consommation assez des tentatives vaines assez du virus de la haine assez de ces immolations assez d'la manipulation assez de devoir dire amen assez les ricains qui s'ramènent assez des forces démonstration assez les fausses révolutions assez assez assez c'est les guerres qu'on exporte les valeurs qu'on colporte c'est ptêtre l'inverse peut-importe et la pudeur qu'on escroque le malaise qu'on importe la chaleur qu'on oublie la patience qui faiblit c'est la connexion c'est le haut débit c'est mon téléphone et mon forfait pourri c'est la dépendance qui nous régit la frustration qui nous envahit c'est le premier amour qui marque à vie c'est les besoins qu'on nous crée et la société jetable qu'on nous vend à côté d'une poubelle déjà démodé c'est les carcans les idées reçues l'enfermement la peur et l'aveuglement c'est l'individualisme triomphant c'est l'argent c'est qu'y a pas assez de personnes et trop de gens c'est l'vieux qui maronne c'est l'caïd qui s'couronne c'est le prof qui méprise c'est le riche qui s'étonne c'est les médias qui déguisent c'est la bêtise qu'on clone c'est l'minet qui s'la donne c'est la haine qu'on attise la chaîne qu'on brise les putes qui séduisent le juge qui fredonne c'est l'poids d'l'entreprise c'est l'dieu c'est l'symbôle c'est les erreurs qu'on gomme c'est l'orgueil qui rayonne la chance qu'on nous brise l'indifférence comprise par tous les bâtards qui claironnent l'étranger qu'on soupçonne les gens qui se suffisent à eux-même assez

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