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il meurt les jambes croisées
25 juillet 2014

sph1

sph2

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23 juillet 2014

réclusion

la vitre s'ouvre sur un ciel
bleu méthylène
les photos du mariage
sont pleines de nos regards
l'odeur des livres
quelqu'un seul à une table
devant la même bande-dessinée
depuis 4 semaines
je lui souris

ça fait bizarre cette fugue
la laisse autour du cou
j'écris à nouveau un début
je ne finirai jamais d'écrire
de trop

tu me dis : considère-toi
comme quelqu'un que tu n'es pas
il me dit : souris, souris plus large
force le sourire sur ton visage
force
"magnifique"
je me demande qui
ils m'inventent

c'est fini
les longues nuits
couleur des blouses murs et plafonds
je préfère
la case départ à la case prison

il n'y a pas de vainqueur
mais tellement de compétition
déjà quand nous étions sperme
déjà à la maternelle

quand________tout________ l'espace_______ est _________occupé_________ par________ une _________absence

 

19 juillet 2014

"je me souviens depuis l'âge de huit ans, et même

"je me souviens depuis l'âge de huit ans, et même avant, m'être toujours demandé qui j'étais, ce que j'étais et pourquoi vivre, je me souviens à l'âge de six ans... m'être demandé à l'heure du goûter... ce que c'était, que d'être et vivre, ce que c'était que de se voir respirer et avoir voulu me respirer afin d'éprouver le fait de vivre et de voir s'il me convenait et en quoi il me convenait.

je me demandais pourquoi j'étais là et ce que d'être là. — et en quoi la question se pose et pourquoi se poser la question, oui, pourquoi se poser la question d'être, ou de n'être pas lorsque l'on vit et qu'on est là... en quoi peut consister ce moi qui se sent ce qu'on appelle être, être un être parce que j'ai un corps ?"

antonin artaud "je n'ai jamais rien étudié...", in 84, n°16, décembre 1950

17 juillet 2014

la pensée de MOI dans ton esprit = un gros rocher devant le soleil
soudain je comprends que ce n'est pas toi mais elle qui t'empêche de
je voudrais que tu te rendes comptes, que tu rencontres
tout sauf quelqu'un qui me ressemble
je voudrais me protéger de cette éventualité 
celle du re-placement, du remplacement, du vide et de l'oubli
qui pour te soigner de moi ?
de la pensée de MOI qui te dévore et te prive de
leur présence, leur altérité
nous sommes fondus l'un dans l'autre
or comment nous séparer ?
mon absence, mon unicité
comme un grand espace blanc
aveugle de haine

17 juillet 2014

la fête de la bouffonerie

alors, déjà, je trouve ça dégueulasse
car sur la quatrième de couverture,
ils parlent d'un "drôle d'épilogue" à l'oeuvre de Kundera,
comme si celui-ci signait ici son arrêt de mort.

ensuite, j'ai envie de proférer une théorie que je ne saurais défendre qu'en balbutiant :
plus Kundera prend de l'âge, plus, il me semble, il devient conscient de son humour.

ni "la plaisanterie" ni "la vie est ailleurs" ne m'ont paru cocasses même s'ils n'étaient pas dépourvus d'un certain sourire que j'appellerais personnellement de la malice.
au contraire, "la lenteur" et sa disgression sur les trous du cul m'a clairement fait rire.

je ne sais pas si je suis un être sinistre mais je n'ai pas aimé "la fête de l'insignifiance", sommet de la drôlerie de l'auteur tchèque et anti-tchèque.
il y  a un je-ne-sais-quoi qui gâche la légéreté du ton, qui plombe même l'espace entre les mots.
il y a, je n'ai pas trouvé de meilleur terme, un aspect bouffon, dans ce livre, qui me terrifie.

à l'image de Staline décrit comme un "séducteur du village" perdant la tête dans les jardins du Luxembourg, j'ai envie de m'écrier que : "pisser sur le plus célèbre écrivain de Moravie, c'est interdit !"
et pourtant,
tant que ce n'est pas sur ça tombe,
ça ne me dérange pas le moins du monde.

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16 juillet 2014

un livre qui donne envie de brûler des maisons

il y a dans l'illisibilité et la sur-références de Sojcher quelque chose de fascinant
à le lire, on l'imagine mouche habillée de toile,
se débattant tant bien que mal avec des termes, des citations, des auteurs,
dans un fredonnement rageux

car rage il y a
( la rage de la vérite, le doute )

le poète de Sojcher a le poing serré
que ce soit dans sa poche
ou tendu vers le ciel
il s'affirme dans la négation, s'exprime dans le non-langage,
ne se masturbe que furieusement et n'éjacule jamais
la complaisance : abhorrée
la normalité : contournée
il faut préciser cependant
que personne n'est moins pris dans les filets de la langue
que la mouche qu'est l'auteur



(article à terminer ...)

16 juillet 2014

toute une vie à renaître

avant tout
il faut leur pardonner
car ils ne comprennent pas ce qu'ils font
et leurs sous-vêtements sont sales
à force d'avoir peur en secret

le doigt sur la bouche
le crayon mordu
le dos de profil dans un angle
mort

avant tout
il faut se trouver soi
en tant que personne d'autre
ne pas sanctifier la pudeur
ne pas sacrifier la pudeur

je me suis vu dans un visage
ce n'était pas le mien
j'ai sauté à pied joints
hors de lui-même

 

14 juillet 2014



elsa

 

13 juillet 2014

quand on me demande pourquoi souvent je réponds car

j'ai désinfecté mon ordinateur
j'ai désinfecté ma bouche
je me suis rasé le crâne
j'ai rasé les murs; rasé la table

il y a cette maison qui n'est qu'une façade
il y a derrière le grillage 2 chevaux malades
il y a des égouts à ciel ouvert dans mon ruisseau
il y a toujours moins de coquelicots dans les champs

j'ai démissionné de tout un passé
j'écris des lettres que cette fois j'enverrai
j'étudie pour personne sauf pour moi___et
je vis pour qui d'autre après toi ?

les hirondelles ont presque le ventre à terre
le ciel n'est qu'une grande et grise lumière
j'ai contourné les endroits qui comptaient vraiment
je sais que j'y retournerai, vainement

et ça fait un poème
tous ces glaires dans ma gorge
mes mains dans mes poches sont
des mouchoirs plein de morve

désolé pardon pourtant : non
matin moche midi morne soir borgne et nuit blanche 
j'ai peur du monstre dans mon lit
quand je suis étendu, calme,
je peux l'entendre respirer.




12 juillet 2014

je veux cette chanson à mon enterrement, je veux l'entendre mort, je veux sourire sous terre

nous avons tracé un cercle au centre de la ville au centre de la carte nous sommes sortis et nous avons marché toute la journée toute la nuit nous avons tracé un cercle et sommes revenus à tous les endroits où nous avons vécu et ce voyage m'a paru aussi long et dense que la petite moitié de ma petite existence il faut dire ces derniers mois j'ai comme un poids qui ralenti quelque peu le rythme de mes pas jusqu'au bout du tracé jusqu'au bout du cercle parfait nous avons traîné comme nous le faisions sans but réel en suivant un parcours bien précis nous avons filé droit sans perdre notre itinéraire plusieurs fois tu t'es accrochée à mon bras nous avons redécouvert ces rues ces quartiers correspondant à des périodes à des années nous avons revisité ce qui nous avait appartenu détaillant ce qui avait été modifié nous étions d'abord émus puis au fur et à mesure des heures et des lieux nous avons réalisé : nous étions devenus étrangers jusqu'au bout du tracé jusqu'au bout du cercle parfait tu as dit "continuons par là" quand le soleil a commencé à percer les nuages et à brûler ma nuque nous sommes arrivés jusqu'au bout du tracé jusqu'au bout du cercle parfait tu as dit : "c'est ici" nous nous sommes assis j'étais épuisé je n'ai pas réfléchi j'ai regardé autour de moi j'ai dit "oui" j'ai posé ma tête contre ton épaule nous nous sommes assis et je n'ai rien ressenti d'autre qu'un soulagement qu'un apaisement il faut dire ces derniers mois j'ai comme un poids qui ralentit quelque peu le rythme de mes pas nous nous sommes assis je me suis endormi contre toi jusqu'au bout du tracé jusqu'au bout du cercle parfait nous nous sommes assis je me suis endormi : contre toi

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